Projet structure - Faites le mur ! - Jour 1


Mercredi 10 février 2021

 

Présentation du projet structure 2021 : "Faites le mur !"

Cette année, pandémie oblige, le projet structure doit rester confiné Microlycée... On s'est dit qu'on allait "faire le mur". Comment s'échapper en réaménageant notre lieu ?

Depuis déjà plusieurs semaines, les élèves de seconde planchent sur la re-décoration du ML : ils.elles ont réalisé un questionnaire l'ont soumis aux autres élèves de la structure. Cela a permis d'orienter leur travail en lien avec l'architecte d'intérieur. En effet, faire le mur, refaire les murs posent plusieurs questions. Partir de l'existant, garder une trace de douze ans d'histoire, se réapproprier des lieux que l'on fréquente chaque jour, dégager un consensus, et le mettre en œuvre.

 

Le projet de cette année ne consiste pas seulement à redécorer le couloir du ML, passage obligatoire, lien entre toutes les salles. Il consiste également à réfléchir sur la trace, le fil rouge, la symbolique de la pieuvre, s'entraîner pour le Grand Oral !

Les jeunes seront aidés dans leurs réflexions et réalisations par Adeline, architecte d'intérieur, Firass, rappeur, Kraken et Lounys, grapheurs !

 

Atelier d'écriture "La première fois que je suis venu au Microlycée..."

Il fait un froid de canard sur Vitry-Sur-Seine, il a neigé cette nuit, mais cela ne refroidit pas les élèves du ML ! Ils.elles se sont même réchauffé.e.s en faisant table rase de ce qui va devenir l'ancienne décoration du Microlycée... Table rase ? Pas tout à fait : les photos ont été prises, les ressentis ont été écrits. Voici le fruit de leur travail de ce matin hivernal :

Atelier "Fil rouge"

Les jeunes ont été invité.e.s à réfléchir à la symbolique du fil rouge dans un atelier d'écriture, avec Firass. Trois textes ont été rédigés, les voici :

 

"Pour moi, le fil rouge représente une union qui ne peut pas se rompre. Le fil nous appartient et le temps nous est précieux . Il symbolise la longévité, les problèmes, le début et la fin d’une vie. C’est la ligne de départ.  Les dessins de Lounys nous font penser au Pop Art. Le noir est un peu triste mais permet de faire ressortir le rouge. Son aspect gribouillé le rendra attractif pour certains et imaginatif pour d’autres .  Les personnages sont non genrés, ce qui permet à certains de se reconnaître. C’est un peu abstrait, ce qui permet à chacun de se l’approprier. On retrouve l’univers de la BD, ou plutôt du dessin de journaux. Le rouge est très vif. Le noir est très sombre, c’est un oxymore. On peut imaginer que le rouge est une corde. Il se tire vers le haut. Les têtes des personnages sont rondes et  caricaturales ; elles se ressemblent toutes . Le fil rouge représente une métaphore de la vie . Ce fil permet de tisser un lien, de s’accrocher et de ne pas se perdre ."

 

"Le fil d’Ariane renvoie à la mythologie grecque. Il est une ruse d’Ariane pour que Thésée puisse s’orienter dans le labyrinthe et en sortir victorieux. Le fil symbolise un lien précieux pour survivre grâce aux autres. Ce fil, c’est être relié à soi et aux autres pour triompher des pièges et difficultés de la vie. Suivre ce fil rouge, c’est tisser son propre bonheur !"

 

"Un fil est ce qui permet de trouver son chemin, de le suivre pour ne pas se perdre. Ce fil, ça peut être notre désir de raccrocher, du donner du sens à sa vie. Comme Ariane dans son labyrinthe, le fil est chance de survie et espoir de victoire. Le fil rouge est force de vie, il permet de s’orienter. Le suivre, c’est suivre nos rêves !

 

Il est un lien précieux qui symbolise la relation à soi mais aussi aux autres car reprendre ses études dans une classe, c’est suivre des apprentissages pour son projet, son futur mais en recréant du lien avec des camarades et des professeurs.

Pour moi le fil rouge représente une force de solidarité. Le fil symbolise la vie en collectif car contrairement au point, un fil est continu et permet d’unir des points."

 

Travail sur la symbolique de la pieuvre

Cet après-midi, le grapheur Kraken s'est présenté aux élèves, répondant avec plaisir aux questions de ces derniers.

Ensuite, avec Firass, le rappeur, ils ont travaillé autour de la symbolique de la pieuvre, trouvé des mots-tentacule qui raccrochent ! Ces derniers apparaîtront dans les tentacules de la pieuvre réalisée par Kraken (voir vidéo ci-dessous). 

Ils ont ensuite rédigé un texte en partant du mot "Kraken", mis en forme par Firass. (Instagram : @firze)

 

Voici leur proposition :

La peine ne mène pas qu'à la haine,

La veine (baleine) ne se trouve pas dans la Seine

On ne se bat que dans l'arène

La flemme c’est pas la peine

Même s’il m’arrive de craquer

Je reste FORT comme le Kraken.

même s’il m’arrive de draguer,

Je reste CLASSE comme le Kraken

même s’il m’arrive d'être plaqué

Je reste STOÏQUE comme le Kraken

même s’il m’arrive d'être claqué

Je reste VIF comme le Kraken

même s’il m’arrive de m’braquer,

 

Je reste CALME comme le KRAKEN.

 

Et voici le texte rédigé par Firass pour le Microlycée :

J’couds des rimes riches épicées

Que j’brode dans ton microlycée

Pas besoin de te dire qui c’est,

Juste d’un bic ou un micro tissé

Dans le Futur, tout est souple, rien n’est fixé,

La Force d’une image, c’est pas les pixels,

Bouclé, Rasé, Plat ou les ch’veux lissés,

Black, Blanc, Beurre, ou les yeux plissés,

Je t’aime pour la Vie dans ta mixité,

Quelque soit ce qui t’agite, ce qui t’habite,

Quand soudain le Spleen s’invite,

Certains prennent des ch’mins risqués

N’oublie pas que nous sommes là,

Pas besoin de disquettes,

Si, dans un coin de ta vie,

il fait frisquet.

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Firze

Réalisation de la pieuvre par Kraken en vidéo

Filmé et monté par Hénola, 1STMG

Interview de Lounys, grapheur, par les élèves

Quelles motivations t’ont poussé à graffer ? Pourquoi ? Peux-tu justifier ?

Mes motivations ont commencé très jeune à l’école primaire. J’ai par la suite vu lors d’un festival à Bagnolet des mecs peindre et j’ai adoré. Il n’y a pas de chose précise. A l’époque c’était le début de youtube et je regardais des vidéos de graffe et cela me parlais.

 

Depuis combien de temps graffes-tu ?

Depuis jeune pour le graffiti pur. Il y a des codes dans le graff par exemple il faut signer son nom mais quand tu commences à faire des toiles,tu changes de medium et ta pratique aussi, tu es considéré comme Street artiste par exemple et cela fait depuis 10 ans que j’en fait.

 

Qu’est-ce qui t’inspire ?

Les dessins animés des années 90, les couleurs, mon quotidien, ce que je vie tous les jours.Beaucoup de grands maitres, et des contemporains comme Pierre Soulages ou Keith Harring, un artiste m’inspire énormément.

 

Combien de temps mets-tu pour créer tes œuvres ?

Cela dépend du format et du medium, cela peut être rapide quand c’est un graffe et que j’utilise des bombes, je ne reviens pas dessus. Par contre, pour une toile c’est plus long. C’est déterminé par le format et le médium.

 

Tes œuvres sont-elles créées à l’instinct ou à partir d’une idée de base ?

A l’instinct personnellement ou alors une idée de base si c’est pour quelqu’un, en fonction de la demande.

 

Comment définirais-tu ton style ?

Du doodeling, style libre et figuratif.

 

Est-ce que le Pop art est une source d’inspiration pour toi ?

Oui, surtout au niveau des couleurs et certains artistes comme Roy lichtenstein.

 

As-tu déjà essayé d’imiter un artiste de renommée ?

Non pas spécialement, mais je peux le faire sans faire exprès, car on fait tous le même art. Certaines commandes demandent des imitations.

 

Peut-on assimiler tes graffs à de la caricature ?

Non pas du tout. Rien n’est représentatif de quelque chose. Par exemple, une grosse bouche ne va rien signifier.

 

Comment en arrive-t-on à changer de dimension, de support ?

C’est assez simple. Plus simple quand tu démarres du mur. C’est beaucoup plus simple de passer d’un médium à un autre.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ton métier ?

Je vis de cela donc je ne suis pas sur du lendemain financièrement. Je suis livré à moi-même car je n’ai pas d’agent, je n’ai pas de contrat, je ne suis pas en musée ni exposé en galerie encore. L’avantage c’est d’être libre, faire ce que je veux. J’ai le choix ou non de pas bosser.

 

Le graff est-il légal ?

Pas tout le temps. Le graff à l’état pur n’est pas legal pour moi, le graff par essence même est un moyen d’expression brut, sans règles particulière, on s’exprime ou on veut et quand on veut .

 

Avec quels matériels travailles-tu ? Lequel préfères-tu ?

Je travaille avec de l’acrylique, des bombes de peinture, du thé, du café, de la peinture. Je mélange des éléments.

 

Parviens-tu à vivre de ton art ?

Oui, mais difficilement

 

C’est quoi le meilleur conseil qu’on peut donner à quelqu’un qui commence le dessin ?

Le travail, passez des heures à dessiner, jamais croire que cela est acquis. Être à fond. Référence aux mangas

 

Qui achète tes œuvres ?

Tout le monde, des personnes intéressées par l’art en général ,des collectionneurs , des copains, et des ventes via Instagram.

 

Comment étaient tes premiers dessins ?

Des dinosaures a la place de petits bonhommes en fils, pas très beau selon moi avec du recul.

 

Dans quelle ambiance tu travailles ?

L’ambiance de travail que je préfère est quand je suis seul, dans une bulle avec de la musique. Travailler en groupe peut etre tres interessant aussi.

 

Exposer ton art au Microlycée te réjouis ?

Je suis très content de faire cela au Microlycée car je n’ai pas eu de deuxième chance comme vous.

 

Quel âge as-tu et d’où viens-tu ?

 

J’ai 31 ans j’ai grandi à Noisy le sec . 

Travaux manuels en photo !

Tout au long de la journée, les élèves aidé.e.s de leurs professeurs se sont attelé.e.s à la redécoration des murs du couloir et de la cage d'escalier. Première étape : décapage, deuxième étape : sous-couche blanche !

Le documentaire

In extremis

en ligne !