Et crie-moi demain !


Depuis 2012, nous travaillons avec Hugo Paviot,  auteur de théâtre, metteur en scène, poète. Sa bienveillance, sa patience et son humanité ont été l’occasion pour beaucoup d’élèves de se découvrir, de se surprendre et d’accéder à la culture en participant à un travail de création fondé sur le lien aux autres. Par ailleurs, ses œuvres théâtrales, engagées et sensibles, à l’écriture à la fois accessible et complexe, abordent des thèmes qui touchent nos élèves et le dialogue que nous avons pris l’habitude de nouer entre l’écrivain et ses lecteurs a véritablement permis à certains d’entrer en littérature. Depuis deux ans, ses textes sont inscrits sur la liste de baccalauréat présentée par les élèves aux épreuves anticipées de français.

Le principe du projet Première, déjà mené avec Hugo Paviot en 2014-2015 a été reconduit avec lui sur l’année 2015-2016.

 

 

Les objectifs du projet

Il s’agissait, cette fois, d’investir l’ensemble des classes de Première, ES, L et STMG, sur un projet commun pour créer un collectif fort sur lequel les élèves, lors de cette  première année d’épreuves de bac, pourraient s’appuyer.

Par ailleurs, le choix d’un projet lié à l’écriture et au théâtre permettait également d’aborder des enjeux importants pour les épreuves anticipées de français, l’écriture d’invention, le travail de l’écrivain et le passage à l’oral, souvent source de stress, particulièrement pour nos élèves.

Enfin, le projet « Et crie-moi demain », également mené avec une classe de 1ère L du lycée Jean Macé, avait aussi pour objectif de créer du lien entre nos élèves respectifs.

 

Descriptif du projet

« Et crie-moi demain » se déroule sur deux ans.

La première année, les élèves, durant une semaine d’immersion au théâtre Jean Vilar, qui a eu lieu du 7 au 11 décembre, ont écrit chacun une lettre à un aïeul, au sujet de conflits historiques que celui-ci aurait vécus, et exprimé leur ressenti. L’atelier d’écriture, dirigé par Hugo Paviot, directeur de la compagnie « Les Piqueurs de Glingues » et porteur du projet, a été mené parallèlement à un travail sur le jeu théâtral, accompagné par le comédien David Arribe.

Le 11 décembre, une mise en voix a été présentée au théâtre Jean Vilar.

Des images sont visibles sur le blog du théâtre, ainsi qu’un reportage vidéo.

Ces lettres ont été lues dans des foyers de personnes âgées qui y répondront. Hugo Paviot mène actuellement des ateliers d’écriture avec elles. La lecture de ces nouvelles lettres, par des comédiens professionnels, s’est faite au Microlycée le 6 avril, une restitution respectueuse et émouvante qui construit déjà, à travers l’écriture, les liens entre les générations.

Du point de vue pédagogique et éducatif, cette expérience a permis de réconcilier les élèves avec l’écrit, de se sentir à l’aise à l’oral et  a créé des liens forts, entre eux. Le travail d’écriture en collectif leur a permis de se rencontrer autrement, sous le regard attentif et bienveillant de l’auteur.

Les deux événements forts de l’année 2015-2016 sont les fondements solides et profondément humains sur lesquels  le projet « Et crie-moi demain »s’appuiera pour l’année à venir. En effet, en 2016-2017, Jeunes et anciens écriront à quatre mains une lettre à la génération future et un spectacle mettra en espace l’ensemble de ces textes, au théâtre Jean Vilar, en novembre 2016, qui seront par la suite, publiés. Une belle reconnaissance pour ces publics peu familiers de l’écriture qui, grâce à Hugo Paviot, connaissent déjà une mise au plateau de leur travail et vont le découvrir encore sous un autre format, celui du livre.  

 

Le déroulement du projet en 2015-2016 et bilan intermédiaire

En amont de la semaine de création théâtrale, les élèves ont rencontré à plusieurs reprises Hugo Paviot qui est venu présenter le projet, mais est aussi intervenu en tant qu’auteur. En effet, dans le cadre du cours de français, les élèves ont travaillé sur des extraits de ses œuvres, La Mante, dans toutes les classes de Première et Il signore Cavaliere n’a pas peur des fantômes. Ils ont pu alors confronter leurs interprétations littéraires à la parole de l’écrivain et mieux comprendre les enjeux de l’écriture théâtrale.

Ces rencontres multiples ont permis de tisser un lien de confiance qui a été un atout pour la semaine de travail au théâtre. Les élèves ont été très présents, ont appris à se connaître dans des circonstances différentes de celles de la classe et ils ont pu s’appuyer sur ces relations pour mieux gérer leur stress, la semaine suivante, lors du baccalauréat blanc.

De plus, avoir créé un habitude d’écriture pendant une semaine a permis de lever les blocages et tous les élèves ont rendu un écrit pour le bac blanc de français, ce qui, les années précédentes, n’était pas le cas. 

En fin d’année scolaire, on peut dire que cette expérience d’écriture théâtrale a renforcé les liens des élèves, les a aidés à surmonter les obstacles liés à l’écriture et, plus généralement, a participé à restaurer leur estime d’eux-mêmes, notamment grâce à la fréquentation régulière d’un auteur qu’ils ont pu sentir à la fois proche d’eux et exigeant dans le travail, pour mener à terme un projet ambitieux et de grande qualité dont tous aujourd’hui sont très fiers.

Le documentaire

In extremis

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